Comment développer l’autoconsommation énergétique avec le photovoltaïque ?

Le photovoltaïque pour booster l’autoconsommation électrique

Le photovoltaïque se développe, porté par l’autoconsommation d’énergie. Une boucle énergétique locale qui s’amortit très rapidement.

Le photovoltaïque pour booster l’autoconsommation électrique

Le consommateur d’aujourd’hui cherche à manger local, à s’habiller local… Une tendance qui s’applique aussi à l’énergie ! Avec l’autoconsommation photovoltaïque, il est possible de produire son électricité directement sur son toit. Une solution qui intéresse vos clients et peut venir compléter votre offre.

Qu’est-ce que l’autoconsommation énergétique ?

Pendant longtemps, le tarif d’achat de l’électricité photovoltaïque par EDF était tellement élevé qu’il valait mieux revendre toute sa production. Les choses ont bien changé. Ces tarifs ont beaucoup chuté, le prix d’une installation photovoltaïque a lui aussi diminué, et les prix d’achat de l’électricité ne cessent de monter. Résultat, il devient plus intéressant pour le particulier de consommer l’électricité qu’il produit : c’est ce qu’on appelle l’autoconsommation individuelle.

 

Comment fonctionne l’autoconsommation solaire ?

Tout démarre avec des panneaux photovoltaïques, généralement placés en toiture. Orientés de préférence au sud, ils produisent du courant continu. Un onduleur transforme ce courant continu en courant alternatif, pour alimenter le bâtiment. Selon que l’autoconsommation est avec ou sans revente, il faudra également équiper l’installation d’un ou deux compteurs, pour mesurer la production entrante et la production éventuellement revendue à un opérateur, après autoconsommation. A noter, le compteur communicant Linky peut assurer ces deux fonctions.

 

Pourquoi proposer à vos clients de faire de l’autoconsommation ?

Au-delà des raisons économiques, sur lesquelles nous reviendrons, plusieurs arguments peuvent pousser vers une installation photovoltaïque en autoconsommation.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, vos clients ont été fortement  sensibilisés au risque d’une hausse brutale du prix de l’énergie. Opter pour l’autoconsommation énergétique, c’est donc se mettre en partie à l’abri, puisque la part autoconsommée ne connaîtra jamais de hausse de prix.

En couplage avec une pompe à chaleur, les panneaux photovoltaïques apportent un gain énergétique substantiel, notamment lors des journées hivernales ensoleillées. Si la PAC alimente une piscine, les panneaux photovoltaïques produiront une large partie de l’électricité nécessaire à son alimentation.

Dans les régions en bout de réseau électrique, comme par exemple l’extrémité de la Bretagne, une installation photovoltaïque en autoconsommation peut prendre le relais en cas de problème d’approvisionnement sur le réseau.

Le développement de la voiture électrique plaide également en faveur de l’autoconsommation. Celle-ci offre en effet la possibilité de recharger la batterie du véhicule en journée, avec de l’électricité gratuite produite en toiture. Un vrai plus pour tirer tout le bénéfice de l’énergie photovoltaïque !

L’autoconsommation peut aussi s’envisager avec du stockage, dès l’installation ou ultérieurement. Une batterie vient alors stocker le surplus, plutôt que de le vendre à un opérateur. Un système intelligent, relié aux prix en temps réel et à l’état du réseau électrique, arbitre à chaque instant sur les watts qu’il est le plus intéressant de consommer : ceux de la toiture, ceux de la batterie ou ceux de l’opérateur. Si de telles installations ont pu longtemps paraître inappropriées pour le marché français, où l’électricité est moins chère que chez nos voisins, c’est de moins en moins le cas, à mesure que le prix de l’électricité augmente et que le coût des systèmes de stockage diminue.

 

Quels sont les systèmes d’autoconsommation ?

L’autoconsommation solaire peut se pratiquer avec n’importe quel système photovoltaïque : 

les panneaux photovoltaïques en toiture, qui n’ont plus besoin d’être intégrés. Ils peuvent être surimposés (sous réserve des contraintes réglementaires locales), ce qui simplifie la mise en oeuvre et diminue les coûts. Cela diminue également les risques liés à l’étanchéité de la toiture;

les tuiles photovoltaïques, nécessairement posées par un couvreur dans le respect des règles de l’art, se développent également;

certains éléments de façade (bardage, garde-corps…) peuvent aussi intégrer de la production d’électricité photovoltaïque, même si les rendements sont souvent inférieurs à ceux des éléments en toiture;

Il existe également des panneaux photovoltaïques à poser au sol (terrasse, jardin), et à brancher directement sur une prise de courant. Il s’agit davantage de produits grand public, pour de petites productions.

L’autoconsommation solaire est-elle rentable ?

La question de la rentabilité d’une installation photovoltaïque en autoconsommation dépend de trois facteurs : le coût d’équipement et son rendement, le coût de l’électricité du réseau et les aides publiques.

 

Des panneaux photovoltaïques de moins en moins chers et de plus en plus puissants

Comme l’industrie des transistors au XXe siècle et celle du numérique au XXIe, les panneaux photovoltaïques ont connu des baisses spectaculaires de coût au fil des années. Ainsi, comme le relève l’Agence internationale des énergies renouvelables (citée par PV Magazine), le coût de l’énergie photovoltaïque a baissé au niveau mondial de 82 % entre 2010 et 2020. Le mouvement s’était temporairement arrêté après le déconfinement, mais a depuis repris sa course vers le bas.

Dans le même temps, les rendements ne cessent de s’améliorer. Les meilleurs panneaux affichent aujourd’hui 24 à 25 % de rendement, mais plusieurs recherches en cours laissent raisonnablement penser que le rendement des panneaux dépassera 30 % en 2030. Ce qui signifie qu’il faudra moins de surface pour produire autant, et donc une baisse de coûts supplémentaire !

Actuellement, plusieurs estimations (dont EDF ENR) situent le prix du kWh photovoltaïque à 9 c en moyenne, sur 20 ans, la durée de vie estimée des panneaux, en prenant en compte une légère baisse de rendement au fil des ans.

 

Une hausse continue du prix de l’électricité 

Le prix du kWh électrique du réseau ne cesse d’augmenter pour les ménages. Il était en moyenne de 23 c / kWh en juillet 2023, contre 20,7 en 2022, 19,3 en 2021, 18,9 en 2020 et… 14,3 en 2013 (source Ministère de la transition énergétique) ! La hausse ne date donc pas de la crise énergétique actuelle, même si elle n’a rien arrangé. Un contexte qui rend d’autant plus attractive la perspective d’un prix maîtrisé du kWh sur 20 ans.

 

Quelles aides pour l’autoconsommation ?

Le photovoltaïque n’est éligible ni à MaPrimeRénov’, ni aux certificats d’économie d’énergie (CEE). Rentable assez rapidement, ce système n’a en effet pas besoin d’aides de l’Etat pour accompagner sa généralisation. En revanche, des tarifs d’achat fixés par l’Etat et actualisés tous les trimestres sont imposés aux fournisseurs d’énergie pour l’électricité injectée sur le réseau par les particuliers à partir de panneaux photovoltaïques. Ces derniers font par ailleurs l’objet d’une TVA à 10 %.

L’objectif reste toutefois d’encourager l’autoconsommation. Si un particulier consomme l’énergie qu’il produit, et revend le surplus, il bénéficiera donc d’une prime à l'investissement qui est dégressive et variable en fonction de la puissance installée. En revanche, la surprime accordée aux tuiles photovoltaïques a été cessée début octobre 2023.

Pour que vos clients bénéficient de ces dispositifs, vous devez être qualifié auprès de QualitEnR, Qualibat ou Qualifelec.

Enfin, il faut retenir que les revenus tirés de la vente de l’électricité issue d’une installation photovoltaïque sont exonérés d’impôt (pour les installations de moins de 3 kWc, raccordées à deux points au maximum au réseau public).

L’autoconsommation photovoltaïque dispose de solides atouts. La proposer à vos clients, c’est leur apporter une solide valeur ajoutée et la garantie d’une maîtrise de leur facture énergétique dans la durée. N’hésitez plus !