Fiers de vous
Portrait d'artisan

Pascal Bailhache, 61 ans, a exercé le métier de plombier-chauffagiste toute sa vie. Quand il parle de son expérience de plombier, c’est avec un enthousiasme à toute épreuve. 30 ans de bouteille et toujours passionné, il a aujourd’hui pris sa retraite comme artisan. Mais il n’est pas pour autant inactif. Après avoir vendu son entreprise de plomberie, il continue à être apporteur d’affaires pour la personne qui a repris sa clientèle. Une manière de faire perdurer son travail de qualité, transmis au fil des générations. En 1976 il devient apprenti dans l’entreprise de son père qui avait lui-même repris celle de son père. Puis en 1987, il décide de « voler de ses propres ailes » et crée son entreprise de plomberie-chauffage. 

Qu’est-ce qu’il retient de ces années, quels sont ses meilleurs souvenirs ? Découvrez son portrait d’artisan plombier et son parcours professionnel.

 

Le métier de plombier, une expérience humaine et polyvalente

Ce que Pascal retient de ces années d’activité, c’est « une expérience positive ». Pour lui, être plombier-chauffagiste, « c’est la diversité, le changement. On ne fait jamais le même travail ». Pour ce père de famille qui travaille beaucoup plus dans la rénovation que dans le neuf, les travaux, notamment de salles de bain, ne se ressemblent pas. Installations sanitaires, canalisations, tuyauteries, évacuations, ou encore opérer à la recherche de fuite, installer une robinetterie ou un système de chauffage, ces chantiers divers ont rythmé le quotidien de Pascal pendant plus de 30 ans. « Dans ce travail, on doit évoluer, adapter son savoir-faire ». Et c’est ça qui l’a toujours intéressé.

Un autre point important pour lui qui aime le côté commercial du métier : le contact avec les clients. « On a une clientèle, qu’on garde et qu’on emmène jusqu’au bout. Beaucoup de clients nous font confiance toute une vie ».  Être un bon plombier, c’est aussi avoir un bon relationnel. D’ailleurs, s’il n’avait pas été plombier, il aurait certainement été commercial. Une facette qu’il a développé chaque jour dans son travail.

 

Un monde professionnel soudé

Pascal apprécie le contact avec ses clients, mais également celui avec ses collègues… Car les relations avec les « collègues » comme les appelle Pascal, c’est primordial. Un peu nostalgique, il décrit les années un peu « folles » qu’il a passées dans les années 90. « Avec les fournisseurs, comme CEDEO, les marques, on partait faire le tour des usines en bus pour découvrir les nouveaux produits. C’est à ce moment-là qu’on apprenait à se connaître ». Et c’était même une manière pour les jeunes d’en apprendre un peu plus sur le métier de plombier. « On se donnait des conseils en plomberie, débouchage, mise en service ou dépannage. On parlait des tarifs à pratiquer pour faire perdurer notre entreprise. Entre plombiers-chauffagistes, on était amis, pas concurrents ». Il y avait aussi les voyages organisés en fonction des chiffres réalisés à l’année. « On a fait les Caraïbes, les Bahamas, l’Afrique du Nord… La croisière s’amuse, on a connu ! » plaisante-t-il. Ces bons souvenirs, il les garde en mémoire. « Ça fédérait, on était une communauté ». Car pour lui, le métier de plombier-chauffagiste est individualiste mais il s’articule avec tous les corps de métiers du BTP. « Pour un projet de chantier, on amène les compétences de chacun. C’est un travail d’équipe ! » explique-t-il.

 

Un métier qui évolue avec son temps

Par ailleurs, son expérience professionnelle a évolué en même temps que le métier et les avancées technologiques. Le plus grand changement a été par exemple l’arrivée d’Internet dans le milieu professionnel. « Le web a changé beaucoup de choses pour les artisans ».

Et puis, ce sont aussi les équipements et les matériaux qui ont changé au fil du temps. Refaire la plomberie ou le chauffage, c’est connaître les derniers équipements sanitaires pour en assurer l’installation ou le dépannage, et avoir le bon matériel de plomberie. « On est par exemple passé de l’acier au cuivre, et du cuivre au plastique ». Il se rappelle ainsi une anecdote : « J’ai un copain, Dédé, qui était passé au sertissage. Pendant des années, on l’appelait Dédé le sertisseur, tout le monde trouvait ça inutile. Et puis maintenant, tout le monde le fait. » Son surnom est resté ! 

 

Se former au métier de plombier, un passage obligatoire

Si Pascal avait un conseil à donner pour les générations à venir, ce serait de se qualifier, se former. Même si pour lui les qualifications RGE ou autres peuvent desservir les petits entrepreneurs comme lui, elles sont indispensables. « Les pompes à chaleur se développent, il faut pouvoir les connaître pour les vendre. Qualipac, Qualibois, RGE sont toujours utiles pour se former et développer son activité ». Et pour lui, « il ne faut surtout pas minimiser les coûts en se disant qu’on gagnera des chantiers face à la concurrence. Car dans trois ans, la concurrence, c’est vous ! »

 

Fier de son parcours, Pascal n’hésiterait pas à revivre cette expérience professionnelle si c’était à refaire. Aujourd’hui, il a des projets plein la tête et regarde devant lui. Une page est tournée mais une nouvelle page blanche est à écrire !