Comment accompagner vos clients dans l’isolation de leur logement ?
Comment en finir avec les logements de classes G et F, dits passoires énergétiques ? Sachez bien conseiller vos clients pour optimiser leur isolation.
Vos clients se plaignent d’avoir trop froid en hiver ? Que leur logement est humide ou sujet aux courants d’air ? En tant qu’artisan, vous êtes forcément confronté aux logements mal isolés dits « passoires énergétiques ». Alors, comment leur expliquer que leur habitat a besoin d’un bon coup de rénovation ?
Le gouvernement veut éradiquer les passoires thermiques
D’abord, vous pouvez leur expliquer que la loi s’attaque aujourd’hui à ces logements énergivores qui consomment énormément de chauffage en hiver et de climatisation en été. En France, cela concerne souvent de vieux bâtiments qui datent d’avant 1975. C’est la mauvaise isolation qui pose problème. Preuve en est avec le tableau de bord de la précarité énergétique en France publié en 2020 par l’ONP :
- 15 % des Français déclarent avoir eu froid chez eux pendant au moins 24 heures durant l’hiver 2018.
- 11,7 % dépensent plus de 8 % de leurs revenus dans leurs factures énergétiques.
Une vraie problématique auquel le gouvernement a voulu répondre. Car au-delà des surcoûts sur la facture énergétique, ils contribuent à l’effet de serre et au réchauffement climatique. Pour lutter contre le réchauffement climatique, il a donc mis en place la loi énergie-climat. Elle met en lumière le rôle essentiel de la rénovation thermique et fixe un objectif à 10 ans : celui de passer toutes les passoires thermiques en classe E sous peine de sanctions. D’ailleurs, dès 2023 par exemple, les logements classés G sur le DPE seront interdits à la location, puis les classes F à partir de 2028. En somme, dès le 1er janvier 2028, le niveau de performance d’un logement décent ne pourra pas être inférieur à la classe E.
Enfin, si les dépenses énergétiques de votre client dépassent 8 % de leurs revenus, il est temps de faire quelque chose ! Les déperditions thermiques, souvent situées au niveau du toit (30 %) et des murs (20 %), sont totalement responsables.
Réalisez un audit énergétique
Deuxièmement, conseillez à vos clients d’effectuer un diagnostic de performance énergétique (DPE). Vous pourrez ainsi quantifier précisément les consommations énergétiques et les émissions de gaz à effet de serre du logement. Cela vous permettra de déterminer l’étiquette énergie (de A à G) pour évaluer la qualité énergétique du bâtiment. En effet, les logements considérés comme énergivores sont situés entre F et G.
Notez que de nouveaux seuils de consommation énergétique et d’émission de CO2 sont fixés. Ils s’appliquent grâce à une nouvelle étiquette DPE. Au 1er juillet, le nouveau DPE entre en vigueur et sera opposable. Qu’est-ce que ça veut dire ? Que comme tous les autres diagnostics immobiliers, le DPE aura une valeur juridique. Le locataire ou l’acquéreur pourra demander réparation d’un préjudice subi si le DPE est erroné.
L’étiquette DPE donne dorénavant des informations clés comme le confort d’été, la qualité de ventilation, de l’isolation et la répartition des déperditions. Elle donne aussi une estimation de la facture énergétique théorique du logement sous forme de fourchette. En plus, elle indique des recommandations pour les travaux de rénovation à entreprendre pour aller vers un logement plus performant. Le 1er juillet 2022, le DPE devra obligatoirement apparaître dans les annonces immobilières.
Vous pourrez donner aussi une étiquette climat avec le même système de notation.
Si le DPE est purement informatif, il permet d'orienter et de conseiller votre client vers le type de travaux qui sera le plus efficace.
Optez également pour un bilan énergétique. Il est plus poussé que le DPE car une caméra thermique révèle notamment tous les ponts thermiques présents dans le logement. Il contient aussi des recommandations et des conseils, par exemple sur les travaux à réaliser pour améliorer la performance énergétique du logement.
Proposez une isolation thermique
Un logement considéré comme une passoire thermique représente à l’année une consommation de plus de 330 kWh par m2. Pour réduire les pertes de chaleur, il n’y a pas beaucoup de solutions : il faut réaliser des travaux d’isolation de l’habitat.
D’où viennent les pertes de chaleur ? Le plus souvent, les déperditions thermiques apparaissent au niveau du toit (combles), des murs ou encore des planchers et ouvertures. Selon l’Ademe, 30 %* des pertes de chaleur proviennent du toit. Proposez donc d’isoler la toiture ou les combles perdus aux propriétaires.
Une mauvaise isolation des murs peut provoquer une perte de chaleur de 25 %* à un logement. L’isolation peut alors être réalisée par l’intérieur ou l’extérieur du logement. Les fenêtres sont aussi un gros problème. Elles représentent 15 %* des pertes. Évoquez l’installation de fenêtres et de vitrages performants.
10 %* des pertes se font par le sol. Votre client peut opter pour l’isolation du plancher bas. Et enfin, 20 %* se font par l’air renouvelé et les fuites.
* source l’Ademe
Installez un système de chauffage performant
Les installations de production d’eau chaude et de chauffage écologique et économique sont multiples. Proposez par exemple des installations à énergie renouvelable. Il existe plusieurs possibilités : les pompes à chaleur, un système de chauffage au bois, chauffe-eau solaire individuel, les chauffe-eaux thermodynamiques… Les solutions sont nombreuses.
Les chaudières à très haute performance énergétique sont également une bonne idée.
Présentez les aides possibles pour leurs travaux
La rénovation énergétique coûte évidemment de l’argent à ceux qui les entreprennent. Cependant, des aides existent et les critères ont été élargis pour que le plus grand nombre puisse en bénéficier.
1. Il y a d’abord MaPrimeRénov’. Mise en place depuis le 1er janvier 2020, elle concerne depuis le mois d’octobre tous les ménages. Cette aide concerne les propriétaires, occupants ou bailleurs ainsi que les copropriétés. Le montant de l'aide varie notamment en fonction des ressources du foyer. Elle permet notamment l’isolation des combles, l’isolation des murs par l’intérieur ou l’extérieur, le changement d’un appareil de chauffage, l’installation de fenêtres doubles-vitrages. Et enfin, la pose d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC), double flux, etc.
Des bonus existent aussi en fonction des étiquettes du DPE : les bonus sortie de passoire, bâtiment basse consommation ou encore rénovation globale.
2. Ensuite, le programme Habiter mieux sérénité de l’Anah qui concerne les revenus modestes. Il s’agit d’une aide qui inclut un accompagnement-conseil par un opérateur (obligatoire) et une subvention financière. Celle-ci peut être octroyée à condition d’améliorer la performance énergétique du logement d’au moins 25 %. Le montant varie en fonction des ressources du foyer.
3. L’Éco-prêt à taux zéro (Eco-PTZ) est un crédit sans intérêt bancaire. Il peut être demandé dans les banques disposant d’un partenariat avec l’État. D’une valeur maximale de 30 000 euros, il peut courir sur 15 ans. Il concerne tous les ménages sans condition de ressources.
4. Enfin, le chèque énergie lui aussi destiné aux ménages modestesl peut aider à financer des travaux de rénovation énergétique. D’une valeur allant de 48 € à 227 € TTC, il est distribué chaque année, au printemps, dans la boîte aux lettres des bénéficiaires.
Bien souvent, vos clients savent que leur logement est mal isolé. Mais c’est à vous, professionnels, de leur offrir des solutions adaptées. Avec les nouvelles dispositions pour la rénovation énergétique, c’est le moment d’en parler autour de vous ! Profitez-en !