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Rénovation énergétique

Tout chantier, quelle que soit sa durée ou sa localisation a des conséquences sur l’environnement, les ouvriers et les riverains. Il faut savoir que le secteur du bâtiment est responsable de plus de 20 % des gaz à effet de serre*. Et ce, quelque soit le type de travaux : la construction, l’exploitation ou la rénovation. Alors, voici quelques astuces pour être plus respectueux de l’environnement.

En tant qu’artisan et professionnel du bâtiment, cette démarche vous permettra de réaliser des économies de ressources, de limiter vos coûts et les nuisances. S’engager en faveur de chantiers plus durables se révèle aussi être un atout concurrentiel. Cela passe notamment par des ouvrages basse consommation, une optimisation des transports et l’adoption d’une écoconduite.

 

Premier mot d’ordre : la planification

Planifiez son chantier à l’avance permet de le rendre plus durable. Pourquoi ? D’abord parce que vous pourrez anticiper les besoins et les ressources dont vous avez besoin.

La planification vous permet de prévoir les matériaux et installations nécessaires à votre intervention. En anticipant bien, vous évitez ainsi d’acheter trop de matériaux et de gâcher ceux non utilisés. Vous pouvez aussi prévoir un achat groupé en phase avec d’autres projets de travaux pour réduire les coûts et le transport lié à l’approvisionnement. 

Enfin, profitez de ce temps lié à l’organisation pour orienter vos choix sur des matériaux ayant un impact limité sur l’environnement. 

 

Choisir des matériaux durables et écologiques

Privilégiez des matériaux qui résistent à la corrosion et qui sont durables. Les matériaux utilisés doivent être à la fois isolants et endurants tout en ayant un processus de fabrication le moins polluant possible pour l’environnement (émission de Co2).

Le cuivre est le matériau de prédilection pour les tuyaux d’arrivées et sorties d’eau. Il ne craint pas la pression et résiste aux hautes températures. 

Le PER (pour polyéthylène réticulé) est une alternative plus économique que le cuivre. Si le PER est une matière plastique, il dure longtemps (jusqu’à 40 ans en moyenne) et on ne lui connaît pas d’incidence sur la santé. Et surtout, il est recyclable. 

Choisissez également des équipements peu énergivores qui limitent les déperditions et le gaspillage d’eau : chaudières à condensation, utilisation des énergies renouvelables, pompes à chaleur, cabine de douche à recyclage d’eau… Le choix est vaste !

 

Sur le chantier : limitez les nuisances et la pollution

Adoptez quelques techniques très simples pour réduire les nuisances du chantier. Limitez particulièrement les nuisances sonores : privilégiez les machines avec une bonne isolation phonique, éloignez-les le plus possible des riverains. Et surtout, veillez à ce qu’elles ne tournent pas inutilement en permanence. Les voisins vous en remercieront ! Par la même occasion, cela vous permettra peut-être d’éviter des amendes… Car le bruit et les nuisances sonores qui reçoivent le plus de procès-verbaux sont les chantiers… Alors autant les éviter !

 

Ne gaspillez pas l’eau et l’électricité

Limitez au maximum l’utilisation de l’électricité et éteignez les installations électriques quand vous ne les utilisez pas. L’installation de compteurs vous permet de suivre les consommations sur les chantiers. Traquez aussi les fuites d’eau sur les chantiers pour éviter le gaspillage.

Vous pouvez notamment mettre en place des horloges ou des systèmes de détection automatique pour l’éclairage.

 

Nettoyez les lieux et alentours

Il est aussi important de nettoyer son chantier. Déjà parce que vous laisserez une bonne image de vous ou de votre entreprise aux résidents. Mais aussi parce que les émissions de poussières polluent l’air. Ne laissez pas non plus vos déchets visibles pour éviter les accidents.

Soyez vigilants sur les rejets ou le stockage de laitance, peinture ou solvants. Par exemple, pour le nettoyage des ustensiles de peintures, il existe des équipements spécifiques pour filtrer l’eau de rinçage.

Tuyaux accumulés, déchets de chantier

 

Que faire des déchets de chantier ?

Une loi de 1975 réglemente l’élimination des déchets de chantier. Le producteur ou le détenteur du déchet détient ainsi la responsabilité de son élimination.

De nombreuses directives ont également vu le jour pour apporter des modifications à cette réglementation. La dernière date de 2008 et vise un taux de 70 % de recyclage des déchets de chantier en 2020. Cela passe par la réduction de l’enfouissement et de l’incinération des déchets.

Vous devez vous engager à :

  • respecter les obligations de traçabilité des déchets dangereux.
  • trier les emballages tels que palette, carton ou film pour les revaloriser. Le polystyrène par exemple, est très courant sur les chantiers pour l’emballage et les réservations. Vous pouvez privilégier les emballages en bois ou en plastique qui sont moins polluants ou recyclables.
  • respecter les règles de transport des déchets.

Faut-il trier ses déchets sur le chantier ?

Le tri des déchets ne comporte pas d’obligation. Mais pour réduire les coûts d’élimination, mieux vaut le faire directement sur le chantier. De plus, les éliminateurs refusent souvent les déchets mélangés. Alors autant gagner du temps non ? 

Durant les gros chantiers, des bennes pourront être placées à proximité du chantier. Si vous manquez de place, une benne compartimentée pourra être envisagée. D’autre part, des conteneurs étanches stockeront les déchets dangereux en attente d’élimination.

 

Où stocker les déchets de chantier ?

Pour la collecte des déchets, il existe deux possibilités :

  • les déchetteries publiques pour les objets en faible quantité. En fonction de la nature du produit et de sa densité, une redevance spéciale peut vous être réclamée ;
  • celles privées (ou plateformes de regroupement) stockent également les déchets de chantier. Lorsqu’ils sont en nombre suffisant, ils rejoignent les filières de valorisation.

En ce qui concerne le traitement et le stockage des déchets inertes du BTP, vous pouvez utiliser :

  • une installation de recyclage des granulats ;
  • une installation de stockage des produits inertes ;
  • des remblais de carrière.

Sachez aussi que certaines agences acceptent la reprise de vos déchets. N’hésitez pas à vous renseigner auprès de vos conseillers !

Enfin, certains déchets spécifiques tels que les produits d’équipement électronique rejoignent des organismes spécialisés (Eco-système, Recylum, Eco-Logic…).

 

picto ampouleLimitez aussi son impact au bureau !

On parle des chantiers, mais une partie de votre temps se passe aussi au bureau. Là encore, il est possible de repenser ses habitudes ou conduites et ainsi de réduire son impact. Vous pouvez par exemple minimiser l’impression de vos documents. Vous pouvez aussi les informatiser et transmettre vos documents via Internet. Aujourd’hui, de nombreux organismes mettent des systèmes virtuels d’envoi de documents. Cela évite donc les impressions et l’envoi par courrier des documents.

Éteignez les appareils non utilisés. Ils consomment de l’énergie et vous ferez en plus des économies !

Vous pouvez trier vos déchets, à la fois alimentaire et autres. Éviter le sur-emballage peut être aussi une bonne habitude.

 

Avec un peu d’organisation, ce n’est pas si compliqué de limiter son impact sur l’environnement ! Prêts à vous y mettre ?

 

*Groupe de travail RBR 2020-2050 du plan Bâtiment Durable.