Installation poêle à granulés : tout savoir pour une installation réussie chez vos clients

En appoint ou en chauffage principal, la mise en place d’un poêle à granulés est une solution qui s’avère souvent pertinente pour vos clients. Elle présente de nombreux avantages notamment économiques, écologiques et de performance. Le poêle à granulés de bois permet d’éviter la corvée de bois en utilisant un combustible sec et conditionné en sacs tout en gardant les avantages des poêles à bois (économique, écologique et performant).

Voici comment bien préparer votre chantier avec le dimensionnement du poêle et les spécificités liées au conduit de fumée ainsi que la partie mise en œuvre. Cela vous permettra de proposer sereinement une solution de poêle à granulés de bois à vos clients. 

 

Les pré-requis pour l’installation d’un poêle à granulés

Avant d’installer un poêle à granulés, il est important de réaliser un diagnostic chez vos clients afin de vérifier la faisabilité de l’installation

• L’emplacement du poêle : L’idéal est de réaliser un plan pour déterminer la future emprise du poêle. Le but est de vérifier l’absence de matériaux combustibles à proximité ou d’anticiper les distances de sécurité à respecter dans le cas inverse (la distance minimale vis-à-vis de parois combustibles est de 3 fois le diamètre du conduit ou 37,5 cm minimum). 
• La conformité du conduit de fumée existant : Dans le cas où le client souhaite réutiliser un conduit de fumées existant, et pour valider la possibilité d’un tubage il vous faudra vérifier les points de contrôle décrits dans le DTU 24.1 fumisterie. Si vous souhaitez rénover l’ancien conduit en y installant un conduit de type « ventouse » vous devrez vous conformer à l’Avis Technique du fabricant. En l’absence de conduit existant, il faudra vérifier la possibilité de créer un nouveau conduit (débouché en toiture ou en mur).
• Réaliser un diagnostic thermique : Pour définir la puissance nécessaire du poêle. Vous devrez réaliser un diagnostic thermique de la pièce où le poêle sera installé et des zones ouvertes sur cette pièce. Cette étape comprend le relevé du niveau d’isolation des murs, des plafonds, et des menuiseries.
• Vérifier la présence d’une source d’amené d’air comburant : Vous devrez noter la présence ou l’absence de grilles d’entrées d’air comburant (50 cm² minimum). Dans le cas d’un logement équipé d’une VMC, il est préférable de proposer un poêle étanche (conduit ventouse) ou avec une amenée d’air comburant indépendante (voir schéma). 

 

Dimensionnement du poêle à granulés

Le poêle à granulés ou poêle à pellets est généralement utilisé pour chauffer la pièce où il est installé. Toutefois certains modèles peuvent chauffer la totalité du logement : 

• Le poêle à bois bouilleur est un poêle à granulés équipé d’un échangeur hydraulique qui peut servir à alimenter en eau chaude le réseau de chauffage et d’eau chaude sanitaire.
• Un poêle à granulés raccordé à des conduits aérauliques, permet de diffuser dans d’autres pièces la chaleur produite grâce à l’ajout d’un ventilateur séparé ou prévu dans le poêle par le fabricant.

Le fonctionnement du poêle à granulés est en grande partie automatique. Le système électronique pilote le fonctionnement du poêle : l’amenée d’air comburant, les phases d’arrêt et d’allumage, ainsi que la modulation de sa puissance. La majorité des poêles à granulés de bois peuvent moduler leur puissance (variation de l’alimentation en combustible et des différents ventilateurs).

Cette modulation reste limitée sur la plupart des poêles. La puissance minimale classique est de 40% de la puissance nominale. Pour un poêle de 10 kW, une puissance minimale de chauffage de 4 kW pourra donc être délivrée dans la pièce à allure réduite.

Pour un bon dimensionnement de la puissance de chauffe du poêle, il vous faudra prendre en compte les déperditions des pièces qui peuvent être chauffées par le poêle (par exemple pièces en vert sur le schéma).

Le calcul peut être réalisé par un logiciel ou à l’aide de ratios. Notez bien qu’une pièce avec une forte inertie (murs et dalle en béton par exemple) pourra accueillir un poêle qui possède une faible capacité de régulation de sa puissance de chauffe. À l’inverse, pour des logements isolés par l’intérieur et avec une faible inertie, il vous faudra privilégier des poêles de faible puissance (< 10kW en général) et qui peuvent moduler correctement la puissance de chauffage.

Dans tous les cas, il est important d’éviter de surdimensionner l’appareil pour éviter les émissions polluantes, le bruit des ventilateurs lié aux marches et arrêts et un encrassement lié à une combustion à faible charge.

 

Fumisterie

Emplacement du conduit

Avant toute chose il est nécessaire de déterminer dans quelle « zone » se situe le débouché du conduit qui sera utilisé.

Au sens réglementaire : 

• Zone 1 : conduit dont la position du débouché répond à l'arrêté du 22/10/1969
• Zone 2 : terminal en toiture, hors zone 1
• Zone 3 : terminal en façade 

Si le débouché du conduit est situé en « zone 1 » alors le tirage naturel est important et les règles de l’art du DTU 24.1 « fumisterie » sont à respecter.

Si le débouché du conduit n’est pas « traditionnel » c’est à dire qu’il est situé en « zone 2 » ou « zone 3 » alors il sera nécessaire de choisir un système d’évacuation des fumées sous avis technique. 

 

Réutilisation d’un ancien conduit

Dans tous les cas, les anciens conduits doivent être ramonés et débistrés avant toute intervention.

Si vous souhaitez réutiliser un ancien conduit, il est nécessaire de réaliser un diagnostic de celui-ci dans un premier temps. 

Vous devrez valider l’espace disponible dans l’ancien conduit. Les conduits de fumées pour appareils à granulés possèdent en général un diamètre intérieur minimum compris entre 80 et 100 mm. 

D’une manière générale, pour être réutilisables, les conduits existants doivent être tubés (inox 316) ou chemisés. Les conduits maçonnés doivent être tubés afin de garantir leur durabilité vis-à-vis de la condensation. 

 

Attention, un simple tubage ne permet pas de réduire les distances de sécurité au feu. Il faut pour cela utiliser un tubage flexible isolé. Ce type de conduit permet aussi d’éviter la formation de condensation. Les appareils à granulés ayant des températures de fumées très faibles à allure réduite l’utilisation de tubage isolé évite ce problème.

Afin de réduire les risques de feu de cheminées, il est aussi important de s’assurer de la bonne ventilation de l’espace entre le tubage et l’ancien conduit « l’espace annulaire » (voir schéma), avec une entrée d’air présente en bas de conduit.

Le raccordement des conduits de fumées devra être réalisé dans les règles de l’art (DTU 24.1). 

 

 

Création d’un nouveau conduit

Si aucun conduit n’est réutilisable alors il sera nécessaire d’en créer un, de préférence à partir de conduits concentriques isolés (système ventouse). 

Les fabricants de conduits de fumées proposent des solutions adaptées aux différentes configurations et possèdent des avis techniques et DTA pour des conduits de fumées qui peuvent être posés en zones 2 et 3.

Ce type de conduit est avantageux car il permet une installation rapide, améliore le tirage, ainsi que le rendement de l’appareil et réduit les risques.

Les conduits « ventouses » avec isolation sont ici aussi à privilégier pour éviter la condensation et garantir le tirage thermique des fumées.

 

Caractéristiques techniques des conduits

Les conduits de fumées possèdent une classification que l’on retrouve dans les documentations techniques. Vous devrez à minima utiliser des conduits avec les classes suivantes : 

Les tubages inox 316 L et les conduits métalliques rigides inox 316 L répondent à ces caractéristiques.

 

Distances de sécurité (aux matériaux combustibles)

Une grande précaution doit être prise lors de la réutilisation d’un conduit de fumées existant ou lors de la pose d’un nouveau conduit vis-à-vis des distances de sécurité avec les matériaux combustibles. Cette distance dépend du type de conduit (de son niveau d’isolation).

• Pour des conduits métalliques, elle est comprise entre 8 cm et 5 cm en fonction de l’isolation du conduit. 
• Pour des conduits en briques pleines, elle est de 5 cm (brique de 11 cm) ou 2 cm (brique de 22 cm).
• Pour les conduits en terre cuite ou béton (boisseau), la distance est de 10 cm pour des conduits non isolés à 2 cm pour des conduits fortement isolés

Pour des produits neufs, la distance de sécurité est donnée dans la documentation technique du fabricant et sur les étiquettes des produits.

 

Arrivée d’air - Air comburant

Les différentes possibilités pour la gestion de l’arrivée d’air (air comburant) sont les suivantes :

Si le poêle est non étanche, l’amenée d’air devra avoir une surface de 50 cm² minimum (poêle jusqu’à 25 kW de puissance)

Le poêle à bois non étanche avec grille d’entrée d’air dans la pièce du poêle soulève de nombreux problèmes : 

• Le tirage peut être parasité par la présence d’une VMC.
• Le tirage peut être parasité fortement par la présence d’une hotte.
• La grille d’entrée d’air ne doit pas rester ouverte en permanence si le poêle est programmable. L’air froid rentre donc continuellement dans la maison même poêle à l’arrêt.

C’est pour ces raisons que les poêles à bois étanches sont obligatoires en maison neuves (RT 2012 puis RE 2020) et qu’ils sont fortement recommandés en rénovation.

 

Dimensionnement du conduit de fumées

Pour toute installation de conduit de fumées, un dimensionnement (calcul selon EN 13384) est obligatoire (selon DTU 24.1). Le but est de vérifier par le calcul que le conduit aura un tirage suffisant même à puissance réduite et qu’il ne produira pas une condensation permanente des fumées. Les qualifications RGE ou QUALIBOIS exigent ce dimensionnement (rapport) pour chaque installation. Ce document est un point de contrôle lors d’audit RGE. Afin de réaliser ce dimensionnement des logiciels sont disponibles, Les fabricants de conduits les mettent à disposition en ligne. Des logiciels payants existent aussi et permettent de saisir tout type d’installation. Enfin, le programme gouvernemental PROFFEL a permis la réalisation d’une application sur portable gratuite qui permet de réaliser ce type de dimensionnement.

 

Performance du poêle et subventions

L’installation d’un poêle à granulés est récompensée par des primes nationales, comme MaPrimeRénov’ qui, selon le niveau de revenus de vos clients, peut couvrir plus de la moitié du coût. En remplacement d’un poêle à charbon, vos clients bénéficieront de la prime « Coup de Pouce » liée au certificat d’économies d’énergie (CEE). L’installation d’un poêle à granulés en remplacement d’une cheminée ou d’un poêle ancien permet selon les régions de recevoir des primes locales complémentaires conséquentes : les « Primes Air-bois ».

Voici les critères pour faire bénéficier d’aides financières à vos clients lors de l’installation d’un poêle à granulés :

• Vous devez être qualifié RGE sous le label QUALIBOIS EAU ou QUALIBOIS AIR
• Le poêle doit posséder le label flamme verte 7 étoile (7*) ou des caractéristiques techniques équivalentes.

 

Zoom sur le bruit des poêles à granulés

A l’inverse des poêles traditionnels à bûches, naturellement silencieux, les poêles à granulés génèrent du bruit. Les ventilateurs de soufflage et d’extraction des fumées sont la principale source de bruit même si la vis d’amenée des granulés peut aussi se faire entendre. Il est préférable de prévenir vos futurs clients, notamment en remplacement d’un appareil à bûches, de cette possible gêne. Les fabricants de poêles à granulés ont plus ou moins travaillés sur le sujet et certains modèles sont devenus très peu bruyants avec une régulation des ventilateurs de soufflage adaptée ou la diffusion de chaleur par rayonnement. Le bon dimensionnement du poêle et une grande plage de modulation de celui-ci permet aussi de réduire les nuisances sonores liées aux marches et arrêts qui font généralement fonctionner les ventilateurs à pleine puissance.

 

Installer un poêle à granulés, en complément de chauffage ou en chauffage principal est un investissement vite rentabilisé, grâce à une énergie très bon marché. C’est un choix écologique récompensé par des primes nationales conséquentes en fonction du niveau de revenus de vos clients et pouvant être complété par des primes locales. Le niveau de complexité d’une installation reste important. Le choix des éléments de fumisterie, le dimensionnement du conduit et du poêle n’est pas anodin pour une bonne marche de l’installation.

Besoin de vous former à l’installation de poêle à granulés ? Renseignez-vous auprès de votre agence CEDEO ou sur cedeo.fr.