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Rénovation énergétique

En ce moment, la qualification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement) est au cœur de toutes les discussions. Pour réaliser des travaux de rénovation énergétique et faire bénéficier à vos clients d’aides, vous devez être professionnel RGE. Comment et pourquoi devenir RGE ? On a interrogé deux pros pour vous en dire plus : Cyril Bastien, responsable de formations chez Coprotec, un organisme qui délivre des formations RGE ; et Sinan Aydin plombier-chauffagiste, commercial chez Ecobat, dans le Grand-Est, qui a fait le choix d’obtenir le label RGE et qui nous fait part de son expérience sur le sujet.

 

Pourquoi devenir RGE ?

Qu’est-ce que la qualification RGE ?

D’après Cyril Bastien, la qualification RGE répond d’abord à une volonté du gouvernement de favoriser les travaux de rénovation énergétique. À horizon 2023, les passoires thermiques – les appartements, les maisons qui consomment trop ou ont trop de déperdition d’énergie – seront interdites à la location. C’est pourquoi, cette année, les aides à la rénovation se sont étendues à tout le monde, c’est donc le moment (pour vos clients) de lancer des travaux en lien avec l’efficacité énergétique. Mais pour que les particuliers puissent bénéficier des aides de l’État, ils doivent faire appel à un artisan RGE. Si vous avez le label, vous aurez donc accès à plus de chantiers.

Quels sont les avantages pour vous d’obtenir la qualification RGE ?

Cyril Bastien nous explique qu’il y a de nombreux avantages à devenir RGE. C’est d’abord un signe de confiance pour le client. Quand un professionnel a obtenu le label, il est soumis à des contrôles et des audits de la part de l’État. On sait donc que cet artisan travaille conformément à la réglementation. Le professionnel doit aussi respecter des critères administratifs. On peut prendre l’exemple des assurances que l’artisan doit souscrire en cas de problème. Et le client sait donc qu’il aura un artisan sérieux en face de lui. Autre avantage, l’activité se développe grâce aux chantiers qui s’ouvrent aux artisans. Ceux-ci gagnent également en visibilité puisqu’ils sont recensés sur le site du gouvernement « faire.fr », sur un annuaire en ligne. Chaque client qui souhaite réaliser un chantier peut retrouver un artisan par le domaine d’activité concerné dans sa région.

Sinan Aydin confirme que la qualification RGE est une plus-value pour son entreprise. “On est à jour avec les réglementations et le client a la garantie qu’on sait travailler dans les règles de l’art. Aujourd’hui, tout le monde a droit aux aides. Donc c’est un argument en plus pour décrocher des chantiers. Nous, on voit la différence : on est beaucoup plus sollicités. On doit d’ailleurs filtrer avant de prendre un rendez-vous. Parfois, les gens voient des pubs sans forcément être bien au courant des aides dont ils peuvent bénéficier. Quand on voyait la pub pour la pompe à chaleur à 1 € par exemple, les gens nous appelaient beaucoup. Alors qu’ils ne répondaient pas forcément aux conditions”.

 

La formation RGE dans la pratique

Quelles sont les formations RGE qui existent ?

Pour Cyril Bastien : si on simplifie les choses, il y a deux types de formation RGE : celles pour les travaux liés au bâti, l’isolation et pour les fenêtres et le chauffage traditionnel et celles consacrées aux énergies renouvelables. Donc le professionnel va choisir les formations liées à son domaine d’activité et les formations pour lesquelles il souhaite avoir un ou plusieurs signes de qualité RGE. Par exemple, un artisan peut passer la formation sur la chaudière bois et la formation sur les pompes à chaleur et pourra demander la qualification pour chaque domaine d’activité.

Il est important de noter tout de même qu’une fois la formation réalisée, le pro doit déposer un dossier de demande de label et pourra obtenir ce label de qualité RGE uniquement après validation du dossier.

Quel est le processus pour suivre une formation et obtenir le label RGE ?

Pour suivre la formation RGE, c’est assez simple, d’après Cyril Bastien. Le professionnel choisit celle qui l’intéresse et s’adresse à un organisme de formation qui vérifiera que les prérequis nécessaires pour s’inscrire sont respectés. Une fois qu’il a passé la formation, il fait une demande de qualification en fonction du type des travaux pour lesquels il souhaite être labellisé : par exemple la chaudière bois, la pompe à chaleur... Ce sont des organismes tels que Qualibat, Quali'EnR, Qualifelec qui délivrent ces qualifications. Il faut donc remplir un dossier et respecter des critères administratifs, fiscaux, légaux, etc. pour pouvoir obtenir la validation.

Si l'entreprise est récente ou qu'elle ne peut pas fournir deux références de chantiers, (quand on parle de référence de chantier ça va être dans le domaine de travaux dans lequel elle demande le label), cette entreprise pourra obtenir une qualification probatoire de 24 mois afin de lui permettre de réaliser ces deux références. Dans les 24 mois qui suivent l’obtention de la qualification, le professionnel aura un audit d’installation d’un de ses chantiers.

Cette qualification est valable 4 ans. Tous les ans, l’artisan aura un contrôle administratif et documentaire pour savoir s’il peut garder sa qualification ou non.

Sinan Aydin confirme “c’est très simple de trouver un organisme de formation. Je voulais devenir RGE, j’ai appelé mon fournisseur qui m’a conseillé plusieurs organismes. Une fois que j’ai choisi celui qui me convenait le mieux, j’ai rempli le dossier et suivi la formation.”

Comment se passe une formation ?

Pour Cyril Bastien,ce qu’il faut se dire, c’est qu’une formation pour le signe de qualité RGE c’est un investissement sur l’avenir ! L’artisan passe entre 3 et 5 jours en formation, ce qui peut sembler beaucoup, mais il va gagner en compétences et surtout, il va gagner des chantiers.” 

Par exemple, la formation pour obtenir le label RGE sur les chaudières à bois dure 3 jours quand la formation pour les pompes à chaleur dure 5 jours. Le coût de la formation varie de 1 000 à 2 500 € selon l’organisme de formation, le lieu et la durée. Ce qu’il faut savoir c’est que ces formations peuvent être financées : soit par le compte personnel de formation du professionnel, soit par Pôle Emploi, soit par son organisme paritaire : c’est l’organisme auprès duquel il cotise chaque année. Il faut savoir que l’organisme paritaire peut prendre en charge sous conditions les coûts salariaux, les frais d’hôtel et de déplacements.

“C’est sûr que passer quelques jours en formation est contraignant, surtout si on a des chantiers en cours”, nous explique Sinan Aydin. Mais on gagne plus de clients par la suite en étant RGE. En plus, on peut être remboursé. Personnellement, ma formation a été remboursée par l’organisme auprès de qui je cotise. Je n’ai donc rien déboursé !

 

L’avis d’un artisan RGE sur son expérience 

Est-ce que vous intervenez sur les dossiers de vos clients pour toucher les aides ?

Sinan Aydin : “personnellement, je conseille les clients pour le montage des dossiers. Le client crée son espace et je l’aide à constituer son dossier. Pour les dossiers MaPrimeRénov’, on connaît les critères et les nouveautés. On doit convaincre les clients de lancer certains travaux même si les infos ne sont pas claires. On est là en soutien. Ça prend du temps, mais c’est important. Les dossiers CEE sont plus complexes, c’est une usine à gaz. Beaucoup d’artisans ne veulent pas faire d’administratif mais nous par exemple, on fait appel à des organismes qui aident au montage des dossiers. Ça facilite la tâche.”

Est-ce que vous conseillez la formation à tout le monde ?

Je conseille vraiment la formation RGE à tout le monde. Après, moins il y a d’artisans RGE, mieux c’est pour moi ! J’ai plus de travail !

 

 

Être labellisé RGE présente donc de nombreux avantages quand on est un artisan comme vous. Cette qualification vous permet de gagner la confiance de vos clients et de donner plus de visibilité à votre entreprise. Elle permet aussi à vos clients de bénéficier des aides fiscales, et par rebond à vous d’accéder à de nouveaux chantiers de rénovation énergétique !